Boukoki I, Niamey















Voyez-vous il y a une chose qui m’étonne. Cela fait mon admiration, mais là n’est pas la question. C’est un fait, qui nous est étranger. Tous ces écoliers, Nafissa et ses petits camarades, parlent plusieurs langues. Celle de leurs deux parents, celles de leurs voisins… À Niamey, il y a déjà deux langues principales : le Djerma et le Haoussa et le pays compte plus d’une dizaine de langues vernaculaires. Il n’est pas rare qu’un enfant possède deux, trois, voire quatre langues avant d’entrer à l’école.
Au Niger, la langue officielle est le français. Héritée de la colonisation, cette langue est utilisée par l’administration et elle est enseignée à l’école.
L’autre jour, j’ai assisté à une dictée en classe de CM1. J’ai regardé ensuite les copies que l’institutrice était en train de corriger. L’écriture était régulière et soulignée d’un rare trait rouge de loin en loin : un « a » sans accent, l’omission d’un double « s », mais vraiment rien ! 8 sur 10. La dictée n’était pas simple. Moi-même j’aurais eu un 2 ! Je ne suis pas une référence, mais quand même !
Ils sont parfois, 50, 60, 80 élèves par classe, et nombre d’entre eux n’ont pas de quoi s’offrir un crayon. Ils s’appliquent et voudraient devenir docteur. Cela donne à réfléchir…
Titouan