Porteuses d’eau



Objectifs
Comprendre que « porter l’eau » est une corvée que vivent quotidiennement des femmes et des enfants dans de nombreux pays en développement.
S’interroger sur ce que signifie « porter l’eau » et sur les conséquences qui en découlent.
Entrées problématisées
Porter l’eau en France : le « porteur d’eau », une véritable profession
Au XIXème siècle, Paris comptait de nombreux porteurs d’eau parmi ses habitants. Leur métier consistait à transporter l’eau des fontaines publiques aux lieux d’habitation des parisiens grâce à des seaux. Beaucoup d’entre eux venaient d’Auvergne.
Parmi ces porteurs d’eau, les « garçons de lavoir » avaient une tâche plus précise : transporter des seaux d’eau chaude du lavoir aux blanchisseuses.
Porter l’eau dans les pays en développement: la «corvée eau» imposée
Dans les pays en développement, les tâches domestiques et les différentes corvées y afférant (dont l’approvisionnement en eau au puits, à la borne fontaine, etc.) sont réservées aux femmes et aux jeunes filles. Elles effectuent ces travaux dans la journée, ce qui les prive de nombreuses autres activités (par exemple l’école pour les filles).
Souvent, les distances que les femmes et enfants doivent parcourir sont assez longues, et le poids à transporter excessif.
Conséquences de la corvée d’eau :
Décrochage scolaire, violation du droit à l’éducation pour les jeunes filles.
Perte de temps pour effectuer d’autres activités (productives par exemple).
Discrimination vis-à-vis des filles et des femmes.
Maladies.
Néanmoins, le point d’eau peut aussi être considéré comme un lieu de cohésion sociale, de socialisation, de rencontres entre femmes, voire de résolutions de certains types de conflits entre elles.
Au Niger, les porteurs d’eau peuvent être des revendeurs d’eau informels, le plus souvent des hommes. Ils amènent l’eau à domicile en la transportant dans des charrettes, avec des bidons qui peuvent être sources de contamination. L’eau ainsi transportée a un prix qui fluctue en fonction des distances, de la saison, de la demande. Elle est beaucoup plus chère que l’eau du robinet ou des bornes fontaines.
Lieux communs à déconstruire :
Forer un puits ou installer une pompe dans un village n’a que peu d’impact sur le niveau de scolarisation des jeunes filles.
Dans les villages sans accès de proximité à l’eau potable, où la corvée d’eau est assurée essentiellement par les filles qui parcourent de longues distances, il a été montré qu’installer un puits ou une pompe augmente le niveau de scolarisation des jeunes filles, même si ce n’est pas le seul facteur à considérer.
Aujourd’hui, il n’y a plus de porteurs d’eau dans le monde.
Aujourd’hui, des hommes, des femmes et des enfants transportent encore l’eau d’un point d’accès au lieu de consommation à la force de leurs bras.
Aujourd’hui, tout le monde a accès à de l’eau potable au robinet.
Aujourd’hui, tout le monde ne bénéficie pas d’un accès à l’eau potable dans son lieu d’habitation en ouvrant un robinet. Nombreuses habitations dans les villages ou dans des quartiers précaires informels au Niger ne sont pas équipés d’un accès à l’eau individuel.
Idées d’activités
Sur une distance délimitée, faire transporter 2 verres d’eau par un enfant : 1 verre dans sa main droite, 1 verre dans sa main gauche. Mettre au préalable des graduations sur le verre pour constater la quantité d’eau que l’enfant a perdue en route.
Participer au Mouvement « Porteurs d’Eau » de la Fondation Danielle Mitterrand France Libertés : http://www.france-libertes.org/-Le-Mouvement-des-Porteurs-d-eau,69-.html#.VNTiNkJrSWc