Eau des champs

Titouan Lamazou, Greniers
Jardin

Objectifs

Identifier les grandes différences entre les types d’agriculture en France et au Niger.

Faire le lien entre les différents modes de productions agricoles (intensifs, extensifs/ agro-industriel, agro-écologie) et les usages des ressources en eau.

Identifier la saison sèche et la saison des pluies en Afrique, et leurs impacts sur l’agriculture.

Comprendre les conséquences du manque en eau pour les populations rurales.

Entrées problématisées

Des modèles de production agricole diversifiés entre les pays.

En 2013, l’agriculture représente 1,7% du PIB de la France et 37,2 de celui du Niger.

En France, la surface agricole représente environ la moitié (54%) du territoire national. Au Niger, les terres cultivables représentent 12% de la superficie totale, mais 5% du territoire sont réellement cultivés.

Au Niger, la part de la population active agricole est de 39% ; en France, elle est de 3,3%.

La saison sèche et l’importance de la pluie

Pluviométrie : au Niger, la partie Sud du pays est la plus arrosée. Plus on va vers le Nord, plus la pluviométrie est faible. Sur les quelques 2,7 millions d’hectares de terre arable, seuls 40 000 sont irrigués, ce qui limite de fait les cultures de contre-saison et explique la dépendance à la pluviométrie.

Les sécheresses expliquent le déplacement vers le Sud des populations et des troupeaux à la recherche d’eau et de pâturages. Cette situation peut provoquer des dégâts dans les champs avant les récoltes, et aggraver les tensions dans le monde rural.

Tous milieux confondus, les principales sources d’eau utilisées pendant la saison des pluies sont : les puits (43,2%), les marres et les cours d’eau (28%), les forages (15%) et les robinets (10%). Les principales sources d’eau en saison sèche sont : les puits (55,7%), les robinets (19,3%) et les forages (18,8%).

Grands chantiers hydriques et leurs répercussions sur les populations et l’environnement

La politique des grands barrages est encore d’actualité au Niger. Par exemple, le barrage de Kandaji est en cours de construction à Dessa. L’eau maitrisée va alimenter des périmètres irrigués  (42 000 hectares) et améliorer la productivité agricole. La mise en œuvre de ces politiques entraîne cependant l’expropriation, pour cause d’utilité publique, de superficies importantes de terres, ainsi que le déplacement des populations vivant dans les villages et hameaux de la zone.

En France, le barrage de Sivens, sur le cours du Tescou, un affluent du Tarn dans le bassin de la Garonne, est un projet controversé. Ce projet créerait un lac de barrage permettant la constitution d’une réserve d’eau d’un volume de 1,5 million de m3 utilisable notamment pour l’irrigation de terres agricoles. Ce projet fait l’objet de vives contestations, notamment à cause de son impact sur la biodiversité (destruction d’une zone humide  où sont présentes 94 espèces protégées).

Lieux communs à déconstruire :

On ne produit pas assez pour nourrir la planète

Il apparaît que c’est plus la pauvreté que l’insuffisance globale des productions agricoles qui explique pourquoi près d’un milliard de personnes souffrent encore de la faim dans le monde. Á l’échelle mondiale, la production végétale dépasse les 330 kg d’équivalent céréales, en moyenne annuelle par habitant, alors qu’il n’en faudrait qu’environ 200 kg pour que chaque personne puisse satisfaire ses besoins vivriers.

40% de la nourriture produite mondialement est gaspillée. On produirait donc des quantités suffisantes à l’échelle mondiale pour répondre aux besoins de la population !

Il n’existe pas d’alternatives au modèle agro-industriel actuel

L’efficacité et les ratios coûts/bénéfices des variétés dites « améliorées » semblent être relativement faibles et incertains. Le fait est qu’il existe d’ores et déjà des techniques agricoles qui permettent d’accroître les rendements à l’hectare dans la plupart des régions du monde sans coût majeur en énergie fossile, ni recours intensif aux engrais de synthèse et aux produits phytosanitaires.

Il faut développer la grande irrigation en Afrique

Les grands projets d’irrigation permettraient d’atteindre des rendements spectaculaires (de l’ordre de 5 t/ha). Néanmoins, certains modes de calcul économique montrent qu’ils engendrent au contraire un appauvrissement pour la nation. En effet, ces projets sont souvent très coûteux et les dépenses sont supérieures aux recettes. La question de l’efficacité est donc posée.